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5 mars 2012 1 05 /03 /mars /2012 07:00

Terrassée par la grippe fin février, j'ai eu bien du mal à me sortir de mon état de zombie enchifrené. Pour m'occuper, j'ai dû, par conséquent, avoir recours à des divertissements peu coûteux en ressources cognitives. Relire mes vieux albums de Babar et des Barbapapa s'est, à ce titre, révélé judicieux. Me lancer dans la série des P'tites poules, beaucoup moins. A priori, on pourrait penser que des livres que l'on conseille à des enfants âgés de 6 ans auraient dû convenir à mon état de convalescente. Que nenni ! Bien au contraire, je me suis retrouvée précipitée au bord de ce terrible gouffre que l'on nomme avec effroi "surcharge cognitive" (ah ben oui, ça faisait longtemps que vous n'y aviez pas eu droit, fallait bien vous y attendre, hein) et je n'en suis pas ressortie indemne. Car je n'avais pas mesuré - honte à moi - toute l'intelligence des deux auteurs, qui jouent sans cesse sur les différents niveaux de lecture et mêlent à leurs histoires pour enfants jeux de mots et références culturelles de tout ordre (historiques, cinématographiques, littéraires, picturales, scientifiques, et j'en passe). Dont l'une n'a pas laissé de m'étonner.

 

Car voyez-vous, en (re)lisant Un poulailler dans les étoiles, je suis tombée sur ça :

 

Ptites poules Clair de lune

 

Je m'interrogeai alors : était-ce la fièvre qui me faisait délirer ou s'agissait-il bien d'un clin d'oeil à... Munch ? La réponse en image :

 

Munch - Clair de lune (01)

 

Non, je ne rêvais donc pas, Christain Heinrich avait bien glissé un hommage au Clair de lune d'Edvard Munch dans l'album. Par la suite, c'est-à-dire en lisant l'album suivant, Le jour où mon frère viendra, je me suis aperçue que le dessinateur des P'tites poules aimait vraiment beaucoup Munch :

 

Ptites poules Cri

 

Voilà, tout ça pour dire que cette série d'albums jeunesse est un vrai délice pour petits et grands. Sur ce , je vous laisse découvrir tout seuls les autres - et nombreuses - subtilités qu'elle recèle. Bonne lecture !

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29 février 2012 3 29 /02 /février /2012 07:00

 

 

Kuksi - Oedipus in contemplation

 

 

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6 février 2012 1 06 /02 /février /2012 00:00

Petite pause (longue pause, en fait) jusqu'à fin février - début mars... En profite pour essayer de guérir de mon état grippal devenu quasi permanent. Booouuuuuuuuuuuuuuuuuuhhhhhhhhh !!!

 

Bon ben sinon, j'ai rafraîchi un ancien petit article sur Jessica Harrison (en gros, j'ai ajouté une photo). Mais peut-être ne l'aviez-vous pas lu (ce qui serait impardonnable, soit-dit en passant)...

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1 février 2012 3 01 /02 /février /2012 07:00

 "Je suis fatigué de voir des travaux soi-disant artistiques, produits à la chaîne et dénués de sens profond, rien que pour satisfaire une catégorie de gens branchés ou nantis."

Kris Kuksi

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31 décembre 2011 6 31 /12 /décembre /2011 16:52

 

Louise Bourgeois - Cumul

 

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9 décembre 2011 5 09 /12 /décembre /2011 07:00

 

Kusama - Soul under the moon (01)

 

Je suis partagée entre plusieurs sentiments à propos de cette rétrospective de Yayoi Kusama au Centre Pompidou. Ai-je aimé, n'ai-je pas aimé ? A première vue, j'en suis plutôt revenue déçue et très agacée. Mais je suis bien consciente que c'est surtout le verbiage pompeux des textes concoctés par le musée qui m'ont prodigieusement énervée, au point de me gâcher l'exposition. Du coup, j'ai envisagé d'y retourner pour une seconde visite en faisant complètement abstraction des textes en question, mais, faute de temps, ça s'est révélé impossible. Je conserve donc de cette rétrospective une impression de doux-amer.

Ce qu'on peut relever à coup sûr, c'est que Yayoi Kusama a exploré beaucoup de facettes de l'art. Elle a commencé par une peinture de type surréaliste (assez influencée par Miro, d'ailleurs), elle s'est attaquée aux monochromes, elle a travaillé en séries, elle a utilisé des objets de rebus pour travailler la sculpture et - surtout - elle est allée plus loin que beaucoup d'artistes avec ses installations. Qui sont bien plus que des installations, en fait. Un des problèmes que j'ai rencontrés pour apprécier certaines de ses oeuvres, c'est mon manque de références en art contemporain ; je l'ai particulièrement et cruellement ressenti devant les monochromes. Etant incapable de resituer le travail de Kusama, ne connaissant quasiment rien aux artistes et aux oeuvres qui ont compté dans ce domaine, j'étais bien incapable de comprendre - et, pour le coup, d'apprécier - ce que je voyais. Quant aux séries d'objets domestiques hérissés de phallus, si j'en saisis (ou si je crois en saisir) la symbolique, leur vue m'a rappelé immanquablement (comme à tout le monde, je pense) Louise Bourgeois et laissé un léger goût de déjà-vu. Mais là encore, je n'aurais su préciser si Yayoi Kusama s'était montrée précurseur (existe-t-il un féminin à "précurseur" ?) en la matière. Je regrette que les commissaires d'exposition se soient montrés aussi soucieux de faire les malins avec leurs insupportables textes et n'aient pas privilégié une approche plus "pédagogique" de l'oeuvre d'une artiste qui, je pense, n'est pas connue du grand public (je me rends d'ailleurs compte que j'ai ressenti à peu près l'inverse à l'exposition sur Munch).

 

Kusama - Dots Obsession (01)



En revanche, je me suis indubitablement retrouvée sous l'emprise des "environnements". Ce que Yayoi Kusama appelle des environnements, ce sont (plus ou moins) des installations complètement immersives, des espaces où le visiteur entre et se fond complètement. Dans les environnements de Kusama, on devient une partie de l'oeuvre - et, en cela, son travail est non seulement novateur mais exceptionnel. S'il y a bien une chose qui m'a souvent semblé frustrante dans le rapport qu'on peut entretenir avec les oeuvres d'art, c'est l'impossiblité d'aller au-delà de la contemplation, voire de l'analyse : on est, la plupart du temps, confronté à une barrière qui nous relègue au statut de spectateur. Fluxus, entre autres, s'était heurté à cette limite et même  les installations n'ont pas aboli cette frontière, ou ne l'abolissent que rarement. J'avais beaucoup aimé l'installation After the dream de Chiharu Shiota, justement à cause de ce sentiment de pouvoir pénétrer dans l'univers onirique de l'artiste (univers qui devenait un peu le nôtre) qu'elle provoquait, mais  Kusama va plus loin. Ici, il est important de préciser que la légende veut que Yayoi Kusama, lorqu'elle était enfant, ait soudain vu, alors qu'elle était à table, les fleurs rouges de la nappe se multiplier sur le plafond, les murs, le sol, et, enfin, sur elle-même. Ses environnements en sont la prolongation ; la première oeuvre avec laquelle nous sommes d'ailleurs confrontés dans cette rétrospective est une résurgence directe de cette expérience infantile (si elle a bien eu lieu) : une salle à manger plongée dans la pénombre et recouverte de pois de couleurs. Deux autres environnements sont également présents, l'un qui nous plonge dans un univers complètement hallucinatoire, où notre reflet déformé nous est sans cesse renvoyé, l'autre qui nous précipite en plein cosmos. Malheureusement, le Centre Pompidou a réservé un sort assez funeste à ces environnements, qui apparaissent comme très étriqués - ce qui va complètement à l'encontre de ce que recherche Yayoi Kusama. Et voilà que je viens d'apprendre que j'aurais pu les découvrir dans des conditions bien meilleures, puisqu'en 2001, une exposition entièrement consacrée aux environnements de Yayoi Kusama a été présentée au Consortium. A Dijon. A 10 mn de chez moi. Stéphanie, pauvre idiote...

 

Kusama I m here but nothing (01)

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2 décembre 2011 5 02 /12 /décembre /2011 07:00

 

Gertrude Stein (01)

 

" Les Stein dirent à M.Vollard qu'ils voulaient voir des paysages de Cézanne, et qu'ils lui étaient adressés par M.Loesser de Florence. "Ah oui", dit Vollard, d'un air guilleret, et il se mit à circuler dans la pièce ; puis il disparut derrière une cloison qui se trouvait au fond de la boutique, et on l'entendit monter lourdement un escalier. Après assez longtemps il revint, tenant à la main une petite toile qui représentait une pomme, mais la majeure partie du tableau n'était pas peinte. Tous trois examinèrent le tableau avec grand soin. "Seulement, voyez-vous, dirent-ils, ce que nous voulions voir c'était un paysage. - Ah oui", soupira Vollard, et il prit un air encore plus guilleret. Au bout d'un instant il disparut à nouveau, et cette fois revint avec un tableau, qui représentait un dos ; c'était une toile magnifique sans aucun doute, mais le frère et la soeur n'en étaient pas encore à comprendre bien les nus de Cézanne et ils revinrent à la charge. Ils demandèrent à voir un paysage. Cette fois, après une pause encore plus longue, Vollard revint avec une très grande toile sur laquelle était peinte un très petit fragment de paysage. "Oui, c'était bien cela qu'ils voulaient, dirent-ils, un paysage, mais ils souhaitaient une toile plus petite qui fut entièrement couverte de peinture. "C'est quelque chose comme cela, dirent-ils, que nous désirerions voir." Pendant ce temps, la nuit, qui tombe tôt l'hiver à Paris, était venue, et, à ce moment, une vieille femme de charge descendit l'escalier du fond ; en s'en allant, elle murmura : "Bonsoir,  Monsieur, bonsoir, Madame", et elle sortit sans bruit ; puis, au bout d'un instant, une autre vieille femme de charge descendit le même escalier, susurra : "Bonsoir, Messieurs et Dames", et disparut silencieusement par la porte. Gertrude Stein éclata de rire et dit à son frère : "C'est une plaisanterie, il n'y a pas de Cézanne. Vollard monte là-haut, et il dit à ces vieilles femmes ce qu'il faut peindre, il ne nous comprend pas, et nous ne le comprenons pas, elles peignent vite quelque chose, et il nous l'apporte, et c'est un Cézanne." L'un et l'autre furent alors pris d'un insurmontable fou rire. Au bout de quelque temps ils se calmèrent et une fois de plus expliquèrent qu'ils voulaient voir un paysage de Cézanne.Ils expliquèrent que ce qu'ils voulaient voir c'était un de ces merveilleux paysages jaunes d'Aix tels que Loesser en possédait plusieurs. Une fois de plus Vollard sortit et cette fois il revint avec un merveilleux petit paysage vert. C'était ravissant, cela couvrait la toile entière, et cela ne coûtait pas très cher. Ils l'achetèrent tout de suite. Plus tard Vollard expliqua à tout le monde qu'il avait reçu la visite de deux Américains toqués, qui riaient tout le temps ; ça l'avait beaucoup agacé, mais à la fin il découvrit que plus ils riaient plus ils achetaient, alors il s'était mis à attendre qu'ils rient pour leur vendre quelque chose. "


Gertrude Stein - Autobiographie d'Alice Toklas

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1 décembre 2011 4 01 /12 /décembre /2011 07:00

 

"Dans la vie je suis une victime, en art je suis l'assassin."

Louise Bourgeois

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30 novembre 2011 3 30 /11 /novembre /2011 07:00

 

Symetrie - 2011-11-30

 

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28 novembre 2011 1 28 /11 /novembre /2011 07:00

 

Affiche

 

Je ne peux décemment pas dire que j'ai été déçue par cette exposition, parce que j'avais été plus ou moins préparée à ce que j'allais y découvrir - ou, plutôt, à ce que je n'allais pas y découvrir. J'ai en effet assisté sur Facebook à quelques échanges qui tournèrent petit à petit au vinaigre, entre une visiteuse extrêmement sévère (mais, de mon point de vue, à juste titre) vis-à-vis de l'évènement et d'autres visiteurs, apparemment passionnés par le sujet traité, et dont les avis prenaient des allures de dithyrambe. Les seconds accusaient, bien à tort, la première d'avoir mal lu le titre, assurant que celui-ci était bien : La Macédoine antique. Ce qui se trouve être complètement faux, le titre est bel et bien Au royaume d'Alexandre le Grand, La Macédoine antique faisant office de sous-titre. Personnellement, j'aurais eu très envie de répondre à ces gens : "Allez-y, prenez-moi pour une conne !" et je pense d'ailleurs que la jeune femme en question était assez proche de cet état d'esprit. D'où la tournure un peu aigre que prit la discussion. Bref.

 

Ce n'est par uniquement par souci d'introduire de l'anecdotique dans mes articles - tentant ainsi de charmer sournoisement mes lecteurs et lectrices - que je traite du titre de l'exposition. Loin d'être anodin, le sujet me préoccuppe quelque peu et la fatigue me gagne chaque jour davantage devant la politique de communication racoleuse des grands musées, qui confine à la publicité mensongère. Car, comme Oscar Wilde n'est guère présent dans l'exposition Beauté, morale et volupté dans l'Angleterre d'Oscar Wilde du musée d'Orsay (mais c'est un exemple parmi d'autres), il n'est que très peu question d'Alexandre le Grand dans celle du Louvre. Certes, la Macédoine antique est un sujet très intéressant. Certes, les visiteurs ne sont pas censés être stupides au point d'aller voir une expo sans se renseigner un minimum à son propos (encore que ne soit stupide que la stupidité). Mais enfin, lorsqu'on me colle le nom d'Alexandre le Grand sous le nez, je suis forcément alléchée par le nom et la légende qui s'y rattache et, croyez-le ou non, mais, pour le coup, j'ai envie qu'on me parle d'Alexandre le Grand (sous-titre ou pas sous-titre). Bon, ben là, j'en suis restée pour mes frais.

 

Cependant, comme je l'écrivais en début d'article, j'étais préparée - bien que déçue - à cet état de faits et je me disais que, après tout, l'exposition se révèlerait peut-être plaisante, le Louvre laissant entendre qu'on allait y découvrir de merveilleux objets. Ah ah ah, laissez-moi rire (jaune) !  La moitié des pièces exposées appartiennent au Louvre, ce qui signifie que, si vous fréquentez le musée de temps en temps, vous les avez déjà vues un certain nombre de fois. Je ne suis personnellement pas une obsédée du Département des antiquités greques et romaines, mais je les apprécie suffsamment pour y passer régulièrement du temps ; autant dire que je n'ai pas découvert grand-chose. Quant aux autres pièces, si elle proviennent du musée de Thessalonique, elle sont, en gros, identiques à beaucoup de pièces du Louvre. Du coup, là non plus, rien de neuf. Je n'ai d'ailleurs pas compris comment des personnes visiblement passionnées par la Macédoine antique et s'étant rendues sur les lieux avaient pu se contenter de ce qu'on leur avait donné à voir - alors, oui, j'utilise de temps en temps ce terme, "donner à voir", parce qu'il est très prisé des historiens de l'art et que ça fait très classe dans un article. Mais je peux aussi vous donner du "Il se fait jour...", "Ce sont les machins qui sont ici convoqués", "Truc a retenu la leçon de Cézanne", "Bidule réactive ceci", etc., etc. Fin de l'aparté, j'en reviens à mon sujet. Donc, le seul intérêt de cette exposition, à mon sens, ce sont les textes, qui traitent non seulement de l'histoire de la Macédoine antique, mais aussi des fouilles archéologiques de cette région. Je peux concevoir qu'on prenne du plaisir à parcourir cette expo, mais franchement, le Louvre ne s'est pas trop trop foulé et, à mon avis, autant prendre un bouquin sur la Macédoine et s'installer tranquillement au coin de la cheminée... (pour ceux qui en possèdent une. Ce qui n'est pas mon cas.)

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