Je ne peux décemment pas dire que j'ai été déçue par cette exposition, parce que j'avais été plus ou moins préparée à ce que j'allais y découvrir - ou, plutôt, à ce que je n'allais pas y découvrir. J'ai en effet assisté sur Facebook à quelques échanges qui tournèrent petit à petit au vinaigre, entre une visiteuse extrêmement sévère (mais, de mon point de vue, à juste titre) vis-à-vis de l'évènement et d'autres visiteurs, apparemment passionnés par le sujet traité, et dont les avis prenaient des allures de dithyrambe. Les seconds accusaient, bien à tort, la première d'avoir mal lu le titre, assurant que celui-ci était bien : La Macédoine antique. Ce qui se trouve être complètement faux, le titre est bel et bien Au royaume d'Alexandre le Grand, La Macédoine antique faisant office de sous-titre. Personnellement, j'aurais eu très envie de répondre à ces gens : "Allez-y, prenez-moi pour une conne !" et je pense d'ailleurs que la jeune femme en question était assez proche de cet état d'esprit. D'où la tournure un peu aigre que prit la discussion. Bref.
Ce n'est par uniquement par souci d'introduire de l'anecdotique dans mes articles - tentant ainsi de charmer sournoisement mes lecteurs et lectrices - que je traite du titre de l'exposition. Loin d'être anodin, le sujet me préoccuppe quelque peu et la fatigue me gagne chaque jour davantage devant la politique de communication racoleuse des grands musées, qui confine à la publicité mensongère. Car, comme Oscar Wilde n'est guère présent dans l'exposition Beauté, morale et volupté dans l'Angleterre d'Oscar Wilde du musée d'Orsay (mais c'est un exemple parmi d'autres), il n'est que très peu question d'Alexandre le Grand dans celle du Louvre. Certes, la Macédoine antique est un sujet très intéressant. Certes, les visiteurs ne sont pas censés être stupides au point d'aller voir une expo sans se renseigner un minimum à son propos (encore que ne soit stupide que la stupidité). Mais enfin, lorsqu'on me colle le nom d'Alexandre le Grand sous le nez, je suis forcément alléchée par le nom et la légende qui s'y rattache et, croyez-le ou non, mais, pour le coup, j'ai envie qu'on me parle d'Alexandre le Grand (sous-titre ou pas sous-titre). Bon, ben là, j'en suis restée pour mes frais.
Cependant, comme je l'écrivais en début d'article, j'étais préparée - bien que déçue - à cet état de faits et je me disais que, après tout, l'exposition se révèlerait peut-être plaisante, le Louvre laissant entendre qu'on allait y découvrir de merveilleux objets. Ah ah ah, laissez-moi rire (jaune) ! La moitié des pièces exposées appartiennent au Louvre, ce qui signifie que, si vous fréquentez le musée de temps en temps, vous les avez déjà vues un certain nombre de fois. Je ne suis personnellement pas une obsédée du Département des antiquités greques et romaines, mais je les apprécie suffsamment pour y passer régulièrement du temps ; autant dire que je n'ai pas découvert grand-chose. Quant aux autres pièces, si elle proviennent du musée de Thessalonique, elle sont, en gros, identiques à beaucoup de pièces du Louvre. Du coup, là non plus, rien de neuf. Je n'ai d'ailleurs pas compris comment des personnes visiblement passionnées par la Macédoine antique et s'étant rendues sur les lieux avaient pu se contenter de ce qu'on leur avait donné à voir - alors, oui, j'utilise de temps en temps ce terme, "donner à voir", parce qu'il est très prisé des historiens de l'art et que ça fait très classe dans un article. Mais je peux aussi vous donner du "Il se fait jour...", "Ce sont les machins qui sont ici convoqués", "Truc a retenu la leçon de Cézanne", "Bidule réactive ceci", etc., etc. Fin de l'aparté, j'en reviens à mon sujet. Donc, le seul intérêt de cette exposition, à mon sens, ce sont les textes, qui traitent non seulement de l'histoire de la Macédoine antique, mais aussi des fouilles archéologiques de cette région. Je peux concevoir qu'on prenne du plaisir à parcourir cette expo, mais franchement, le Louvre ne s'est pas trop trop foulé et, à mon avis, autant prendre un bouquin sur la Macédoine et s'installer tranquillement au coin de la cheminée... (pour ceux qui en possèdent une. Ce qui n'est pas mon cas.)